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Choisir d’étudier la naturopathie

Pourquoi choisir d’étudier la naturopathie sans en faire son métier ?

C’est une question qu’on me pose souvent quand je parle de mes années d’études en Ayurveda et en naturopathie, alors que je travaille dans un tout autre domaine. J’ai envie d’y répondre aujourd’hui.

D’abord cette question montre un biais qui semble à mes yeux se retrouver fréquemment dans notre société : si on étudie quelque chose ou si on décide d’explorer un domaine, il faut que ça se voie par la suite, il faut en « faire quelque chose » et qu’il y ait un retour sur investissement.

Ma démarche était quant à elle tout à fait personnelle au départ, mais évidemment, plus on apprend, plus on a envie de partager, avec sa famille (souvent les moins réceptifs d’ailleurs), avec ses proches et ses amis, avec ses collègues… et c’est ce qui se passe aujourd’hui. Je ne compte plus les heures de discussions autour du sujet de la santé naturelle que j’ai eues au fil des années, et notamment ces deux dernières avec le coco.

Alors que j’ai toujours joui d’une bonne santé, je me rends compte avec le recul que j’avais beaucoup de signes de toxicité étant jeune : pertes blanches à l’adolescence, règles irrégulières, ovaires polykystiques, SPM carabiné (surtout au niveau de l’humeur et de la poitrine), boutons/acné, ongles striés, digestion douloureuse, ballonnements, etc. Rien de bien grave en soi, mais pleins de symptômes qui ne sont pas toujours pris au sérieux par le corps médical alors qu’ils font partie des symptômes bien connus en naturopathie.

Au fil des ans, les médecins m’ont proposé des crèmes très agressives à mettre sur la peau contre les boutons, des gels à base d’hormones contre les kystes et, pour régulariser les règles, l’incontournable pilule donnée en 5 minutes à l’âge de 17 ans. A part pour la pilule qui présentait d’autres indications évidentes, je n’ai jamais senti que ce qui était contenu dans un comprimé ou une crème allait me guérir de quoi que ce soit et je ne suis quasiment jamais allée chercher les produits à la pharmacie, comptant sur la nature pour régulariser les choses. Mais c’était sans connaître les principes de base de la naturopathie : alimentation et boisson saines, exercice physique (si possible dans la nature), sommeil de qualité, « sérénité de l’esprit » selon la formule de Robert Masson. Je voulais me sentir mieux, mais je ne savais pas quoi faire.

Heureusement qu’un bon ange me guidait : à 20 ans j’ai commencé la pratique du yoga, à 25 ans, après un premier voyage en Inde l’année précédente, je découvrais l’Ayurveda et les médecines naturelles. J’arrêtai le lait, commençai à pratiquer la méditation et devenais végétarienne.

 Grâce à ma professeure de danse de l’époque, Muriel Jaër, je découvrais aussi d’autres façons d’explorer le corps et ses mouvements, ainsi qu’une façon de s’alimenter et de concevoir la santé totalement nouvelles pour moi.

En 20 ans, je peux compter sur les doigts des deux mains le nombre de fois où j’ai dû aller voir un médecin. Et malheureusement je dois avouer ici que pas une seule fois depuis que nous avons quitté la capitale où j’allais voir une médecin allemande pleine de pratique et de sagesse, je n’ai réussi à trouver ce que je cherchais en allant chez le médecin généraliste. Pas ou peu d’écoute, aucune question qui mettrait en perspective les symptômes énoncés, pas de suivi, à peine un diagnostic… C’est quand même étonnant à mes yeux de faire autant d’années d’études, d’avoir prêté le serment d’Hippocrate, pour en arriver là. A croire que la jeune génération de médecin n’aime pas ses patients, et souhaite juste s’en débarrasser le plus rapidement possible. Le conditionnement est absolu et rares sont les médecins qui sont ouverts à des thérapies différentes. Louis Fouché, médecin-anesthésiste lui-même, en parle très bien notamment dans cet échange avec Jean-Dominique Michel, anthropologue de la santé, lui-même une figure qui nous aura permis de traverser ces deux dernières années sans perdre la boule.

En parallèle, j’ai aussi vu les cas de ma grand-mère et de ma mère, toutes deux ayant servi de cobayes à l’industrie pharmaceutique par l’intermédiaire de leur médecin-traitant pendant des décennies. A un moment, ma grand-mère n’arrivait même plus à se verser un verre d’eau, ne parvenant plus à coordonner ses mouvements correctement. Un membre de la famille vivant à l’étranger et apprenant cela, a demandé à avoir l’ordonnance de ma grand-mère pour la faire lire par son propre médecin. Ce dernier n’a pas réussi à savoir de quoi elle souffrait tellement les indications des médicaments prescrits étaient contradictoires. J’ai également vu ma mère prendre les uns après les autres tous les « nouveaux médicaments » sur le marché, toutes ces pilules soi-disant miraculeuses, qui pour la plupart lui apporté tout un tas d’effets secondaires et pas une fraction du bénéfice escompté. Jamais ses médecins, psychiatres et autres ne lui ont posé de questions sur son parcours de vie, sur l’éventuel élément déclencheur de son état mental, sur son alimentation et son mode de vie ; jamais ils ne lui ont conseillé d’entamer une thérapie… C’est aberrant.

Ce sont ces deux exemples proches ainsi que l’incapacité des médecins que j’ai été amenée à voir au fil des années qui m’ont convaincu qu’il y avait sans doute une autre voie. Celle de la souveraineté sur son propre corps et sa santé. Ce n’est qu’à ce prix que la véritable guérison (et non seulement la suppression des symptômes) peut avoir lieu. Le plus souvent, et surtout quand il s’agit de pathologies lourdes, il s’agit pour la personne de changer son mode de vie de fond en comble. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on ne peut pas s’attendre à aller mieux si on ne change rien et qu’on se contente de prendre des médicaments conventionnels qui ne feront, dans la plupart des cas, que renforcer la charge toxique déjà présente dans le corps. Les histoires de guérisons par les méthodes naturelles qu’on peut lire ici et là impliquent toute un changement profond non seulement du mode de vie, mais de niveau de conscience : alors qu’on avait vu son corps comme une machine, voire comme un ennemi, on apprend à l’écouter, à entrer en harmonie avec lui, à s’incarner différemment.

Plus j’ai appris, plus j’ai expérimenté, plus j’ai eu l’impression de reprendre mon pouvoir sur ma santé. Même si au départ on part tous avec une constitution différente et potentiellement des faiblesses qui sont parfois difficiles à vivre, il est toujours possible d’améliorer les choses. Mes dernières découvertes sont le livre de James Nestor (Respirer) et celui de Wim Hof, connu dans le monde entier sous le surnom de « The Iceman », mais qui propose beaucoup plus que des exploits dans la neige : une méthode intégrale mêlant exercices de respiration, exposition raisonnée au froid, méditation et concentration mentale qui permet un abaissement de l’inflammation, une meilleure résistance au stress, une amélioration du système cardio-vasculaire et plus d’énergie au quotidien. Je commence tout juste à expérimenter et déjà des résultats sont visibles. C’est fascinant et gratuit ! (Je pense que c’est pour ça qu’en France toutes ces techniques semblent rester plus confidentielles qu’ailleurs, l’industrie pharmaceutique veille).  Quel plaisir, quelle joie de voir que nous avons en nous le pouvoir d’améliorer notre santé sans dépendre du système de « santé »  ou dirons-nous plutôt de « maladie » qui nous est proposé.

Il est temps de reprendre notre pouvoir sur notre corps ! Explorer le très vaste monde de la naturopathie peut sans aucun doute nous y aider.

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Déconnecté.e.s

L’autre jour sur Instagram je suis tombée sur un article d’une blogueuse qui racontait quelles solutions elle avait mises en place pour penser à boire plus d’eau. Oublier de boire de l’eau lorsqu’on en est soi-même constitué à plus de 70 % en tant qu’organisme vivant de la planète Terre, ça m’étonne toujours (même si je sais que c’est fréquent), mais quand j’ai lu qu’elle avait pensé à s’acheter une « gourde connectée », les bras m’en sont tombés. Je ne savais même pas que ça existait.

Une gourde connectée ?? avec rappels d’hydratation envoyés directement sur notre téléphone (puisque lui, c’est bien connu, on l’a toujours sous la main et on ne l’oublie jamais) ? Une gourde connectée qui « calcule et ajuste votre objectif d’hydratation personnalisé en fonction de votre corps et de votre niveau d’activité » ?? Tout ça pour ensuite envoyer les données collectées aux géants de la tech américains via l’appli qui va bien… Ça me désole. J’ai l’impression que l’on robotise toujours plus notre rapport avec notre corps, qu’on cherche à l’optimiser comme une machine à qui l’on demande de ne jamais être en panne et qu’on huile pour notre propre profit.

Et puis cela représente encore un autre fil à la patte. À mes yeux une autre preuve du niveau de déconnexion d’avec notre propre corps auquel on est collectivement arrivés. C’est juste qu’« on oublie de boire » me dira-t-on. Comment est-ce possible ? Je veux bien que dans certaines circonstances spécifiques cela puisse arriver, mais si c’est un état de fait constant, c’est qu’on ne vit plus dans son corps, mais dans sa tête, c’est-à-dire dans son mental. On n’est plus véritablement incarnés. Le corps devient comme une masse encombrante qu’on s’efforce d’oublier, dont on réprime les besoins (combien de femmes souffrent de cystites récidivantes car elles passent leur temps à se retenir), dont on enfouit les tourments avec des comprimés anti-inflammatoires (sans jamais avoir le courage d’aller voir ce qui se cache sous ces douleurs, ces contractures, ces spasmes) ?

C’est qu’on ne lui fait plus confiance à ce corps. Pollué et stressé comme nous sommes, comment pourrait-on encore avoir accès à sa sagesse intrinsèque ? Nous ne voulons plus l’écouter mais nous voulons qu’il fonctionne parfaitement, qu’il ne nous embarrasse pas. Alors qu’on est en « bonne santé », on préfère se faire injecter une solution expérimentale contre une maladie qui ne tue que les personnes âgées et/ou affaiblies (comme la plupart des maladies virales, ce n’est pas une découverte récente), au lieu de prendre ses responsabilités et de prendre soin de son corps. L’essor des maladies chroniques dites de « civilisation » ne sont que le signe de cet état de déconnexion de plus en plus profond.

Ces maladies sont une façon qu’a le corps de se rappeler à nous, de nous dire de s’occuper de lui, de chercher à le comprendre et à le respecter. Nous ne vivons plus en amitié avec nous-même. Déconnectés que nous sommes de nous-mêmes, nous cherchons des solutions à l’extérieur, nous obéissons à des recommandations sans chercher à savoir qui les dicte et dans quelle perspective, nous faisons confiance aveuglément à ce que les médias nous disent, car nous ne sommes plus en contact avec notre boussole intérieure. Ceux qui cherchent à nous manipuler ou tout au moins à nous imposer des choses en fonction de leurs propres intérêts le savent bien que nous sommes déconnectés. De plus de plus : accros aux séries du Netflix, à notre portable, au café et à la clope, voire aux médicaments, aux likes des réseaux sociaux….

Nous nous sommes externalisés. Et c’est dans cette brèche savamment entretenue que les injonctions et les injections s’infiltrent. Pourtant, la langue française ne manque pas d’expression qui nous rappellent que notre corps possède une sagesse intrinsèque intuitive à laquelle il devient urgent, à mon sens, de se reconnecter si on ne veut pas collectivement se laisser mener par le bout du nez…

Culottes menstruelles: les inconvénients

Après une énième poubelle remplie de protections périodiques (bio) à vider, je me suis dit il y a quelques mois que j’allais essayer les culottes menstruelles dont les mérites sont vantés depuis quelque temps un peu partout sur les blogs et les réseaux sociaux. J’en avais découvert l’existence il y a quelques années déjà sur le blog Échos verts qui regorge de bonnes idées écologiques et véganes.

Depuis quelque temps, le schéma de mes règles a changé. C’est intéressant de constater comment notre cycle n’est jamais tout à fait identique, ni jamais tout à fait différent du précédent et comment il se transforme au fil des années. Mon flux est devenu très abondant le 2e jour pendant lequel j’ai l’impression de perdre environ 90 % du sang du cycle. C’est un jour de grande fatigue et je suis contente quand il tombe pendant un week-end quand je peux un peu plus facilement respecter mon rythme. Le flux est donc nettement plus réduit pendant le premier, 3e et 4e jour.

Vu le prix d’une seule culotte (environ 30 €), je ne voulais pas me tromper et j’ai passé pas mal de temps à lire des comparatifs, notamment celui du Chaudron pastel qui est très exhaustif. J’ai d’abord acheté un pack de 3 culottes Fempo et après un essai concluant pendant un cycle, j’ai acheté 2 Réjeanne et une autre Fempo. Me voilà 6 culottes et 3 cycles plus tard pour vous raconter ce qu’on ne dit pas habituellement sur ces culottes :

– même les culottes « flux abondants » ont leurs limites (et celles-ci peuvent arrivent plus tôt qu’on ne le pense) : pendant mes dernières règles, j’ai dû changer de culotte 2 fois pendant la journée de gros flux (pourtant passée à la maison, avec accès facile aux toilettes). Rien que pour cette journée et la nuit suivante, il m’aura donc fallu 4 culottes. Et comme à la première utilisation, ma culotte Réjeanne m’a déçue…

J’avais choisi le modèle Callie (shorty) pourtant indiqué pour flux abondants : les deux fois où je l’ai mise (une fois la nuit, une fois pendant le jour), elle a rapidement débordé. J’ai contacté la marque pour leur signaler. Après quelques échanges sympathiques mais peu fructueux, pour moi il s’agit d’un problème de conception. Si le sang atteint les coutures latérales à l’entre-jambe, il se propage au-delà de la partie imperméabilisée par capillarité : en gros, on ne manquerait pas de tacher un pantalon un peu serré. Je n’ai pas du tout eu ce problème avec la Fempo, moins jolie mais plus « robuste » à mes yeux.

Réjeanne m’a également parlé du fait que chez certaines femmes le sang sort par à-coups qui dépassent la capacité du tissu à absorber le sang et m’a orientée vers des « pétales interlabiaux » pour parer à ce problème. Si je suis allée regarder de quoi il s’agissait (c’est incroyable le nombre de modèles proposés sur Etsy), je n’ai même pas pris la peine d’essayer de comprendre précisément comment ça s’utilisait. Pour moi, les culottes menstruelles doivent être synonymes de liberté et non de contraintes supplémentaires ;

– il faut beaucoup d’eau pour les laver : désolée de rentrer dans ces détails, mais avant de pouvoir les laver à la main ou à la machine (et pour éviter que le reste du linge ne prenne une teinte bizarre), il faut les faire tremper dans de l’eau froide pour faire dégorger le sang. Bref, si l’on vit seule ce n’est pas un problème, mais ça peut vite devenir un peu gênant si l’on partage sa salle de bain avec d’autres personnes (je pense aux colocations mixtes) ;

– elles ont un temps de séchage très long : afin d’être absorbantes, des « tissus techniques » sont cousus ensemble en plusieurs couches et il est conseillé de les laver avec des lessives particulières (exit savon noir et lessives trop agressives), à 30°C maximum et de les laisser sécher à l’air libre, sans les exposer à la chaleur. Interdit donc de les mettre à sécher sur un radiateur, dans le sèche-linge ou de tenter d’accélérer le séchage avec son sèche-cheveux. L’été j’imagine qu’en quelques heures, l’affaire est bouclée, mais l’hiver, dans un climat humide, il faut bien compter 24 heures (voire plus) pour que la culotte soit entièrement sèche et être prête à soit réutilisée, soit rangée. N’avoir qu’une ou deux culottes menstruelles si l’on souhaite se passer d’autres types de protections n’est donc pas vraiment possible. Pour être à l’aise le cycle entier et ne pas passer son temps à vérifier l’état d’avancement du séchage de ses culottes, il faut bien en prévoir 5 ou 6 (et c’est donc quand même un budget) ;

– l’été on doit avoir très chaud avec et il est généralement pas recommandé d’avoir trop chaud aux « parties intimes ». Si l’on en croit les conseils de France Guillain, avec ses fameuses poches Yokool qui remettent au goût du jour les bains dérivatifs, c’est même le contraire qui est à rechercher. Certaines marques font des modèles en plumetis sur les côtés et je pense qu’à la saison chaude, elles doivent être plus agréables à porter ;

– certaines femmes vantent l’absence de sensation d’humidité : je l’ai pourtant bien sentie. Même si les marques insistent sur le côté ultra absorbant des tissus utilisés, il faut se rendre à l’évidence : en cas de flux abondant, cette sensation d’humidité arrive vite. D’ailleurs, si je dois être à l’extérieur toute la journée, au lieu de changer de culotte en cours de journée (sans doute assez pratique l’été si l’on porte robe ou jupe, mais l’hiver…) je mets une protection périodique sur la culotte le matin et je l’enlève dans la journée. Je me demande aussi si c’est très sain de garder une culotte gorgée de sang pendant plusieurs heures d’affilée… mais c’est un autre débat.

En conclusion, si l’on vit seule, dans un climat chaud et sec, que l’on peut disposer de son temps comme on le souhaite (avec un accès facile à des toilettes et de l’eau en abondance) et qu’on a pas un flux très abondant, les culottes menstruelles me semblent effectivement une solution idéale pendant les règles : elles sont à la fois pratiques, écologiques et économiques (à moyen terme).

De mon côté, je ne vais pas les abandonner (c’est quand même très pratique pour les jours de flux léger et pour la nuit), mais pour le jour où mon flux est très abondant, je vais sans doute repasser aux protections bio jetables. Si je dois laver 4 culottes et donc utiliser des litres et des litres d’eau ces jours-là (je ne me vois pas lancer une machine pour elles seules ou me prendre la tête à programmer le lavage du linge en fonction de mon cycle), passer mon temps à vérifier si elles ne sont pas sur le point de déborder, et donc m’inquiéter de taches éventuelles, je trouve en effet que le ratio écologie/prise de tête n’est pas avantageux.

Et vous, les avez-vous testées ? Quelle expérience en avez-vous ? Toujours contente de vous lire.

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Shavasana de luxe

L’autre jour, sur un coup de tête (de gondole), j’ai acheté un coussinet pour les yeux. La première fois que j’en ai utilisé un c’était il y a plus d’une décennie. Nous étions à la fin de notre séance de yoga, tout juste installé.e.s dans la posture souvent tant attendue de Shavasana quand la prof est venue déposer sur notre visage une sorte de coussin rectangulaire un peu lourd qui nous bloquait la lumière. Apparemment ça devait nous aider à nous relaxer encore plus profondément. Sur le moment j’ai été surprise par la lourdeur du coussin et je n’ai pas trop aimé l’expérience. Il faut dire qu’on ne m’avait pas demandé mon avis et que je ne savais pas d’où sortait cet objet…

Bref, pendant des années, je suis restée étendue en Shavasana à la fin de ma séance de yoga sans rien me mettre sur les yeux. J’avais eu une mauvaise expérience relative aux yeux il y a des années quand une personne avait essayé de me démaquiller en m’appuyant sur les globes oculaires. J’en avait gardé comme un petit traumatisme, aggravé par la lecture des risques potentiels entraînés par un excès de pression sur les yeux.

Jusqu’à tout récemment donc. Après une bonne séance au milieu de l’après-midi, j’attrape le nouveau venu et me le met sur les yeux. Tout de suite, réaction d’inquiétude. Je trouve encore que celui-ci est trop lourd. Peut-être est-ce dû à ma physionomie? Ou est-ce que c’est normal et souhaitable? J’ai lu depuis qu’il existe un réflexe oculo-cardiaque, également appelé réflexe Aschner-Dagnini qui est connu depuis plus d’un siècle et qui d’une certaine façon valide le fait de se placer un masque un peu lourd sur les yeux : la pression sur les globes oculaires entraîne un ralentissement de la fréquence cardiaque et donc une détente naturelle. Il est important que cette pression soit légère et donc que le coussin ne soit pas trop lourd.

Comme je n’étais pas trop sûre de moi niveau pression, j’ai décidé après quelques instants de le mettre sur le front, au plus près des sourcils et ça m’a fait un effet incroyable. Je ne sais pas si c’était le doux parfum de lavande ou justement le poids de l’objet, mais j’ai ressenti un relâchement profond, comme si une vague de relaxation partait du 3e œil vers toutes les parties de mon corps. Comme des ondes de lumière blanche qui se sont rapidement diffusées… C’est ainsi que, même si ce n’est pas recommandé car ce n’est pas le but de cette posture, je me suis endormie immédiatement d’un doux sommeil restauratif. Il est connu que les massages craniaux ou même juste l’imposition des mains sur le front entraînent la production d’ocytocine dans le corps et donc sa relaxation. C’est souvent ce que font les mères avec leur enfant malade. C’est un geste naturel qui a de nombreux bénéfices.

J’ai vu que ce qu’on appelle “coussinet pour les yeux”, “sac à yeux” (mon appellation préférée), “coussin de relaxation pour les yeux” ou “masque de relaxation oculaire” peut être en soie ou en coton, et rempli de graines de lin, de divers noyaux ou même de petites pierres semi-précieuses polies. A chacun.e de choisir en fonction de son intuition et… de sa bourse car bien entendu, il est tout à fait possible de s’en confectionner un maison

Bonne relaxation !

Juste un petit mot d’attention en plus: on lit parfois qu’il est possible de faire chauffer ces coussinets pour renforcer la détente oculaire. Ce n’est vraiment pas conseillé! Les yeux sont le siège d’Alochaka Pitta, le principe du feu (avec un peu d’eau) en ayurveda et ceux-ci sont justement souvent surchauffés à la suite de longues heures passées sur nos écrans. Mieux vaut ne pas rajouter de chaleur à l’excès de chaleur. Il est possible en revanche de refroidir le coussinet pour plus de détente sans problème… ou de se pschitter un peu d’eau florale de bleuet sur les paupières (c’est très efficace contre la fatigue oculaire!).

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